Next Stop ( Sex ) de Atsushi Kamijo - manga zen
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Avril 1997 je quitte ma première société et parmi les cadeaux d'adieu de mes collègues se trouve le tome 1 du manga Next Stop de Atsushi Kamijo ( le titre original est Sex ). Immédiatement c'est le coup de foudre, non pas pour le scénario somme toute banal mais pour le personnage féminin Kaho Saito et les superbes décors omniprésents dans ce manga.
Kaho à Okinawa, sous un ciel magnifique
Joli portrait entouré de blanc
"Un été à Okinawa", ainsi débute l'histoire, la belle brune Kaho Saito s'est rendue dans cette île pour y retrouver son ami d'enfance Natsu Kikuchi qu'elle n'a pas revu depuis plusieurs années. Elle y rencontre un jeune voyou, Yuki, daltonien et faisant son petit business dans l'île.
Yuki, jeune loubard daltonien
Peu de décor dans ce manga mais beaucoup d'espaces vides
Très vite il va affronter un gang qui veut s'emparer de son territoire. A l'issue d'un combat rapide Yuki entraîne Kaho dans sa fuite pour partie à la recherche de Natsu qui s'avère être un de ses amis. On abandonne ensuite tout lien avec cette histoire de gang pas très crédible quand surgit Natsu. Le reste de l'histoire est classique, celle de lycéens avec leur vie de tous les jours. Natsu va réintégrer son école, se frotter aux loubards du coin mais rien d'extraordinaire, Kaho va rencontrer dans son lycée une fille bien étrange, Naomi Chigira ...
Les retrouvailles entre Natsu et Kaho
A la fin du tome 2, on a l'impression que l'auteur ne sait plus quelle direction donner à son manga, mais qu'importe puisque la beauté de ses deux livres est contenue dans les portraits de Kaho et de sa ville. Nombre de planches sont sans dialogues, reproduisant un cadre de vie comme une salle d'école, un gymnase, un carrefour, un toit d'école. Souvent ces lieux sont déserts, ils sont calmes, reposants, c'est cette ambiance qui m'a séduit.
Pas une personne dans ces décors
J'ai ressenti les mêmes sentiments qu'en visonnant plusieurs films de Ozu ou de Tarkovski ( les comparaisons sont osées mais c'est mon vécu ). Atsushi Kamijo fait surgir la beauté, la réflexion à partir du quotidien, il révèle toute la tristesse et solitude qu'on peut cacher en soi à partir d'un espace aussi anodin qu'une piscine ou un parking. C'est l'angle de vue, l'absence de personnes ( sinon sous forme de silhouettes ) qui métamorphosent ces lieux communs en espaces agissant comme des miroirs et nous renvoyant à nous-même.
Beaucoup de magnifiques doubles pages, ce manga est plus proche des illustrations que des BD japonaises qu'on voit habituellement en France. Et que dire des portraits de Kaho, jeune fille à l'immense chevelure, dessinée dans des cadres vides. Elle semble flotter dans la vie comme dans cet air lumineux, pleine de légèreté.
"She stands in the luminous air" Leonard Cohen
On notera les grands espaces blancs, la part réservée au vide autour des personnages en guise d'arrière-plan. J'adore ces mangas qui ont un aspect aussi dépouillé, on va directement à l'essentiel. Blue de Kiriko Nananan, Clover de Clamp ... sont dans la même lignée que ce grand manga injustement méconnu. Il n'a malheureusement jamais été terminé. Le premier tome est sorti début 1997, le deuxième mi 1998 et depuis plus d'info :-(
[MISE A JOUR 20/11/2005] La série est finie au Japon et elle totalise 7 tomes; les couvertures sont scannées en fin de post.
Un beau manga à redécouvrir d'urgence!!!!!
Les couvertures japonaises